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JIEMDE 09 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique « Pense plutôt à qui tu veux pour compagnie, ceux qui sont vivants ou ceux qui sont morts. J'ai comme l'impression que dans ta vie, t'as pas souvent eu le choix. » Voilà un auteur qui se fait rare, trop rare, alors la sortie sans trop de bruit d'un nouveau Ron Rash en cette rentrée littéraire 2024 est un événement. En tout cas pour moi. Pourtant, Une tombe pour deux traduit par Isabelle Reinharez ne transcendera personne par son histoire, propre, classique, convenue ou déjà lue diront les mauvaises langues. C'est en partie vrai que cette revisite des rivalités entre Montaigu et Capulet au coeur des années 50 en Caroline-du-Nord n'a rien d'un pageturner. Mais bon, est-ce vraiment ce que le lecteur avisé vient chercher chez Rash ? Doit-on vraiment s'indigner quand un boulanger MOF ne propose pas de chouquettes à la douzaine avec la treizième en prime ? En ce qui me concerne, seul m'importe chez Rash son incroyable habileté à dresser des personnages inoubliables, Serena hier ou Blackburn aujourd'hui, gardien de cimetière défiguré par la polio et ami indéfectible de Jacob et Naomi, injustement séparés. En ce qui me concerne, seul m'importe cet étonnant sentiment de lâcher prise et d'apaisement dans ma lecture quand Rash décide de m'entraîner regarder une truite mouchetée ou arc-en-ciel au bord de la rivière, un soleil tombant sur une crête des Appalaches ou le labeur magnifié d'un ouvrier au champ. En ce qui me concerne, seul m'importe que Rash ne se limite pas qu'à enseigner ou combattre en faveur du climat, mais continue à nous faire quelques clins d'oeil de temps à autre avec une novella ou un roman léger, juste histoire de me rappeler tous les bonheurs de lecture qu'il est capable de me procurer, aujourd'hui comme hier. Commenter  Japprécie         373
jpguery 06 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique 1951. Prospères commerçant d'une petite bourgade de Caroline du Nord (USA), les Hampton ont planifié le mariage de leur fils unique Jacob avec un bon parti de la ville. C'est sans compter sur le coup de foudre entre Jacob et Naomi, fille de la campagne sans dot. Les deux tourtereaux se marient en douce et Naomi tombe enceinte au moment où Jacob est appelé à combattre en Corée. Il confie sa dulcinée aux bons soins de Blackburn, estropié et défiguré par une polio enfantine, qui prendra son rôle très à coeur, en tout bien tout honneur. Commenter  Japprécie         220
Mortifiés, les Hampton imaginent un projet monstrueux pour récupérer définitivement leur fils et rayer Naomi de leur vie.
L'intrigue est dépouillée, certes, mais le magnifique et très profond personnage de Blackburn mérite toute l'attention du lecteur ! Sans oublier les terribles pages sur la guerre de Corée et ses conséquences psychologiques sur les combattants.
monromannoir 13 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique Il apparaît comme quelqu'un de discret et de modeste, préférant arpenter les sentiers ou pêcher quelques truites dans cette région des Appalaches qu'il affectionne tant, plutôt que de fréquenter les salons littéraires où il lui faut parler de ses livres. Une personnalité réservée donc à l'image de bon nombre des habitants de la Caroline du Sud où il est né et de la Caroline du Nord où il vit désormais en cultivant cet attachement à ses racines par le biais de ses récits s'attachant exclusivement à cet environnement âpre qu'il décrit avec une ferveur poétique tout en déclinant cette noirceur qui imprègne cette communauté tourmentée par les maux de l'histoire ou par le déclin social qui frappe bon nombre de ses habitants. Depuis plus de 30 ans qu'il écrit et malgré sa discrétion, Ron Rash apparaît désormais comme un romancier mais aussi comme un poète de référence qui a influencé bon nombre d'auteurs à l'instar de David Joy qui le cite abondamment. Parfois ancré dans les méandres historiques de sa région à l'instar de Serena (Masque 2011) ou d'Une Terre D'Ombre (Seuil 2014) se déroulant dans les années trente pour l'un et à la fin de le première guerre mondiale pur l'autre, Ron Rash s'attache également à dépeindre une période plus actuelle sur un registre de violence sur fond de drogue dont les ravages endémiques frappent une population précarisée sombrant dans la marginalité et dont on peut prendre la mesure dans des récit tel que le Monde A L'Endroit (Seuil 2012) ou Un Silence Brutal (La Noire 2019) . Et il faut bien avouer que l'on est toujours impressionné par ce style épuré qui n'est pourtant pas dénué d'intonations lyriques où la délicatesse du mot bien choisi fait émerger cette puissance imprégnant des textes ciselés qui doivent également beaucoup à la traduction française d'Isabelle Reinharez qui a accompagné le romancier tout au long de sa carrière. Et puis comme toujours, il est souvent question de divergences sociales avec Ron Rash comme le démontre Une Tombe Pour Deux prenant pour cadre la petite ville de Blowing Rock au coeur des Blue Ridge Mountains alors que la guerre de Corée résonne dans le lointain. Jacob Hampton ne répond pas toujours aux attentes de ses parents, propriétaires d'immenses terrains boisés, d'une scierie ainsi que du général store de la petite ville de Blowing Rock en Caroline du Nord. Mais s'ils n'ont rien dit de son amitié de jeunesse avec Blackburn, jeune homme défiguré par la polio et officiant désormais comme fossoyeur pour le compte de la paroisse, il en va tout autrement de son mariage avec Naomi, une fille de condition modeste qui attend un enfant de lui. Mais lorsque Jacob doit partir combattre en Corée, les Hampton estiment qu'il est temps d'élaborer un stratagème odieux afin de faire en sorte que Naomi sorte définitivement de la vie de leur fils qui a confié son épouse aux bons soins de son meilleur ami. Car bien au-delà de l'amour parental, il s'agit surtout pour eux de protéger à tout prix leurs intérêts et leurs bien de la convoitise d'une fille de paysan sans le sou. Une fois n'est pas coutume, le roman débute en Corée alors que deux soldats luttent au corps à corps en se lardant de coups de couteau sur une rivière gelée, éclairée par un clair de lune hivernale. A elle seule, la scène résume cette dualité jaillissant des récit de Ron Rash où la violence rude se décline dans une atmosphère aux entournures poétiques sans pour autant sombrer dans une espèce d'esthétisme outrancier. C'est l'occasion pour le romancier d'aborder le thème de la réinsertion difficile des vétérans marqués par les affres des combats en suivant le parcours de Jacob qui doit encore surmonter un autre traumatisme lors de son retour au pays. Là encore, le romancier joue sur les nuances en évoquant ce retour à une vie normale alors que son entourage aspire à ce qu'il reprenne les affaires sur fond de mensonges et de trahisons en soulignant cette ambivalence entre les horreurs de la guerre et l'abjection d'une famille avide de conserver son patrimoine quoiqu'il en coûte. Ainsi, on découvre cette ambivalence émanant de la personnalité aimante des deux parents de Jacob estimant agir pour le bien de leur fils mais glissant vers une logique monstrueuse afin de s'affranchir de celle qu'il considère ne pas faire partie de leur milieu social et pour laquelle il n'éprouve qu'un mépris larvé. le paradoxe de cette monstruosité réside dans le profil de Blackburn, l'autre personnage central du récit, dont le visage défiguré par la polio dissimule une générosité et une bonté à toute épreuve se traduisant dans le soin qu'il apporte à l'entretien du cimetière dont il a la charge, mais aussi de l'amitié qu'il voue à Jacob et à Naomi au gré d'un soutien sans faille, ceci en dépit des trahisons se tramant autour de lui et des tentations qui vont s'offrir à lui. Ainsi, au rythme d'une intrigue d'une remarquable simplicité, Ron Rash décline une nouvelle fois, avec Une tombe Pour Deux, cette lutte des classes allant jusqu'à empoisonner les rapports familiaux dans une impressionnante logique destructrice qui marque les esprits. Ron Rash : Une tombe Pour Deux (The Caretaker). Editions Gallimard/Collection La Noire 2024. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Reinharez. A lire en écoutant : Road to Chicago de Thomas Newman. Album : Road To Perdition (Original Motion Picture Soudtrack). 2002 UMG Recording, Inc. Commenter  Japprécie         210
Lien : http://www.monromannoiretbie..
ptitsoph 16 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique C'est l'histoire d'un garçon qui prend soin des autres, c'est d'ailleurs le titre original du roman The caretaker. Défiguré dans son enfance, Blackburn est devenu le gardien du cimetière de la petite ville de Blowing rock en Caroline du nord. Jacob, son ami d'enfance est parti à la guerre de Corée. Avant de rejoindre le front, il lui a demandé de veiller sur sa très jeune et très jolie épouse Naomi, pas encore dix-huit ans qui attend un bébé pour le printemps. Commenter  Japprécie         50
La famille de Jacob n'a pas voulu s'occuper de leur belle-fille, pour ce couple qui dirige la petite ville (propriétaire de l'épicerie, de la scierie et d'immeubles de location) il s'agit d'une mésalliance. Ils ont d'ailleurs déshérité Jacob, le seul enfant qui leur reste à l'annonce de son mariage contracté en cachette.
Les parents et surtout la mère Cora sont prêts à tout pour que le destin qu'ils ont rêvé pour leur fils se réalise. Cora ressemble à Serena, un autre personnage de Ron Rash, une autre femme forte sans scrupule ni remord. le plan qu'elle met au point avec l'approbation de son mari révèle une noirceur d'âme et un égoïsme proche d'une certaine folie.
Comme dans Une terre d'ombre, Balckburn doit aussi affronter des harceleurs, personnages violents qui ne supporte pas l'étrangeté surtout quand elle est associée à la dignité. de nombreux fils peuvent être tissés entres les personnages et les thèmes récurrents des romans de Ron Rash (nature omniprésente, maternité endeuillée
) ; ceci contribue aussi au plaisir de la lecture de ce dernier titre.
Le livre s'annonce comme une tragédie, la scène d'ouverture, un combat nocturne à arme blanche sur la glace, est terrifiante. Tout le roman est traversé par une sourde angoisse et tend vers une fin qu'on imagine dramatique. A l'aide de flash-back, Ron Rash nous livre avec parcimonie des explications sur des évènements passés et des indices pour mieux comprendre les motivations de personnages plus complexes qu'au premier abord. le lecteur serait tenté, à tort, de les ranger dans des cases stéréotypées : la jolie fille vénale, le brave gars inculte, le fermier pauvre etc...
La langue poétique de l'auteur m'a conquise, une grande mélancolie teinte ce beau roman.
Le temps qui passe emporte les souvenirs et les personnes aimées. Mais la nature omniprésente et les saisons qui reviennent sont un baume pour celui qui sait s'arrêter et regarder des fleurs, une truite ou une récolte qui pousse au soleil revenu.
jordan__ 19 août 2024 Signaler ce contenuPage de la critique Quelle perte de temps. J'ai eu l'impression de lire une nouvelle de 30 pages qu'on a trop étiré pour tenter d'en faire un roman. L'intrigue est prévisible au possible et inintéressante. Commenter  Japprécie         41
C'est pas super bien écrit.
On se fiche d'un peu tout.
Passez votre chemin, vraiment.
Jazzynewyork 22 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique Fidèle je suis à Ron Rash depuis son tout premier roman : Un pied au paradis paru en France en 2009, et fidèle je resterai à cette plume et à cet auteur appalachien qui ne m'a jamais déçu. Grâce à ses romans j'ai découvert le territoire des Appalaches, un très vaste territoire riche en histoire, et en tragédie qui a inspiré plus d'un auteur depuis quelques années, notamment David Joy, fils spirituel littéraire de Ron Rash, qui enseigne la littérature et a donné à son ancien élève l'envie d'écrire. Ron Rash est un homme généreux et même si ses romans nous parviennent avec parcimonie, c'est chaque fois une immense aventure avec des personnages auxquels on s'attache forcément dans ce lieu Les Appalaches qui lui est cher et qu'il n'hésite pas à nous conter la beauté au hasard des pages. Dans ce nouveau roman, la tension est permanente, le suspens incroyable, la famille, l'amour, la haine mais également l'amitié traversent cette histoire et c'est bouleversée et inquiète en permanence que j'ai accompagné ce couple malmené par la vie et par les décisions que prennent les autres pour eux. J'ai refermé ce livre à la fin de ma journée, le coeur déchiré, complètement chamboulée mais tellement admirative devant cet auteur qui arrive à transmettre tant d'émotions à chaque page, un talent incroyable que peu d'auteurs possèdent. Laissez-vous emporter par Une tombe pour deux, indiscutablement le plus bouleversant des romans de Ron Rash. Commenter  Japprécie         10
Si Ron Rash fait partie des mes auteurs préférés ce n'est pas pour rien, et en attendant le prochain, pourquoi ne pas relire toutes ses oeuvres et savourer le bel article des Écrivains en majesté à retrouver dans le magnifique livre de Jean-Luc Bertini et Alexandre Thiltges.
KeyLargo 14 octobre 2024 Signaler ce contenuPage de la critique Ron Rash recrée un couple aussi dur humainement que celui imaginé pour « Serena », mais avec bien des différences. Les Hampton, notables d'une petite ville de Caroline du Nord qui leur doit une fière chandelle économique, n'ont qu'un seul objectif après la mort de leurs deux filles en bas âge : que leur fils Jacob reprenne leur magasin et leur scierie, qu'il épouse la jeune femme qui lui semble naturellement destinée depuis le lycée et que la future famille famille vive dans une maison qu'ils lui auront construite. Un destin qui paraît aussi normal pour toute la petite communauté de Blowing Rock. Commenter  Japprécie         10
Sauf que Jacob va tomber amoureux d'une jeune fille modeste croisée par hasard, qu'il l'épouse contre l'avis de ses parents et se voit aussitôt déshérité, tandis que la petite ville met le couple au ban de sa petite société. Puis Jacob est mobilisé et part se battre en Corée, où il frise la mort. Ses parents vont profiter de ses blessures pour écarter définitivement leur bru gênante, et « récupérer » leur fils, au moyen d'un d'un plan cynique et implacable.
On n'est pas ici dans un polar, plutôt dans un mélodrame qui repose sur ce machiavélisme de parents ordinaires, incapables de voir un fils emprunter une autre voie. La mère est particulièrement redoutable, capable de chantage auprès de l'ami d'enfance de son fils, Blackburn, défiguré par la polio et gardien du cimetière, et d'une tombe particulièrement importante.
Il y a quelques moments de bravoure, comme l'ouverture sur une rivière de Corée gelée, théâtre d'un sanglant duel, ou le mécanisme qui fait d'une douce mère un monstre de cruauté, mais Ron Rash s'enfonce dans le pathos et on s'ennuie ferme, dans l'attente d'une action qui n'arrive jamais. On voit bien qu'il était difficile de forger son propre destin au sein d'une banale communauté américaine des années 50, mais j'aurais aimé un récit moins caricatural.